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À la recherche d’excellence par le développement de ses employés

Avec Germain Harvey

par Stéphane Bélanger
Mag Mindset Germain Harvey

Aujourd’hui, j’ai la chance de vous présenter un entrepreneur qui a développé une expertise et une culture d’entreprise basées sur des valeurs humaines: Germain Harvey, de la firme Flexia Conseil.

Sa spécialisation : conseiller, former, coacher et outiller les petites et moyennes entreprises en matière de ressources humaines (RH) et de développement organisationnel.

Il nous partage, bien humblement, une vision inspirante qui dépasse largement son domaine d’expertise en RH afin de mieux gérer notre croissance d’entreprise.

Sa curiosité, ses habitudes de vie saines et son désir continuel d’apprendre font de Germain un entrepreneur moderne digne de mention.

Bonne lecture!

 

Se reconnaître comme entrepreneur

Au début de la vingtaine, Germain démarra une entreprise dans le domaine du divertissement. Ne voulant pas être étiqueté, il ne s’est jamais reconnu comme étant un « pur » entrepreneur. Dans le sens qu’il se définit davantage comme un « expert consultant », heureux d’incarner le rôle d’expert auprès de ses clients. Pour lui, cela veut dire « avoir les mains d’dans », ne pas se satisfaire d’un rôle de gestionnaire qui se préoccupe essentiellement du développement de l’entreprise. Quoi qu’il en soit, il a clairement l’esprit entrepreneurial.

 

« C’est hyper trillant (excitant) de sentir autant de possibilités d’apprendre et d’atteindre des objectifs. Et extrêmement challengeant… »

Sa récompense est le sentiment incroyable que lui procure cette impression de bâtir quelque chose.

 

Ce qu’il a appris en tant qu’entrepreneur qu’il n’aurait pu apprendre en tant qu’employé

 

« C’est toute la notion d’imputabilité, du sens de la responsabilité envers son entreprise et ses employés », me répond-il.

Un employé ne vivra probablement jamais cet engagement-là, qui est « total ». Par exemple, un employé insatisfait peut changer de travail rapidement. Un entrepreneur quant à lui, ne peut fermer ou vendre son entreprise du jour au lendemain. Il a un lien émotionnel très fort envers son entreprise, sans parler de ses clients, partenaires et employés qui comptent sur lui.

Ce qui a permis à Germain de vivre cet engagement total, c’est sa passion et son intensité. Lorsqu’il s’engage dans quelque chose et qu’il y croit, c’est pour longtemps!

 

Entrepreneuriat et performance sportive, des ressemblances qui s’expliquent

En tant qu’ancien coureur de demi-fond qui participe maintenant à des triathlons, Germain voit beaucoup de liens très intéressants entre la gestion d’une épreuve d’endurance en triathlon et la gestion d’une entreprise en croissance.

 

 « Si tu veux réussir à performer à long terme, à être heureux et à développer une organisation, arrête de voir ça comme un sprint! »

Selon lui, il y a beaucoup d’apprentissages dans le sport qui sont applicables dans le marché du travail ainsi qu’en affaires. Par exemple, on aura beau bien s’entraîner, si l’on ne comprend pas bien l’effet du repos et d’une bonne alimentation sur notre niveau d’énergie, on ne pourra pas performer comme on le souhaite.

 

Miser sur l’épanouissement de ses employés

Certains dirigeants arrivent en entreprise et veulent être les meilleurs au monde. « Détendons-nous », dit-il. Les dirigeants se mettent beaucoup de pression pour être un « bon patron ». Ils pensent à tort que les employés attendent d’eux qu’ils soient « parfaits ». En réalité, les employés recherchent surtout une connexion avec leur patron et de sentir que celui-ci se préoccupe d’eux. La fameuse bienveillance dont on entend beaucoup parler. « Comment je peux vous aider ? » comme dirait Max dans la série New Amsterdam !

Germain est davantage à la recherche d’une certaine forme d’excellence, de développement. Pour lui, une des clés de la réussite d’une entreprise repose sur la gestion et le développement des personnes et des équipes.

 

« Le job d’un patron, c’est de développer son équipe et de supporter son monde. Si tu fais bien la première étape, tu n’auras pas besoin de constamment leur dire quoi faire. »

Il remarque que les dirigeants d’entreprise ont tendance à beaucoup trop gérer les employés sur les résultats (difficilement mesurables), et pas assez sur les moyens pour les atteindre.

À titre d’exemple, souvent, les évaluations de rendement sont basées sur les résultats, c’est insuffisant. De plus, c’est très motivant pour un employé que l’employeur reconnaisse sa progression et qu’il l’encourage à se développer plutôt que de le motiver uniquement avec les résultats.

Germain rassure aussi ses clients à propos des fameuses rencontres d’évaluations de rendement. Il leur avoue que malgré son baccalauréat en RH, sa maîtrise en Gestion et développement des organisations et ses vingt ans d’expérience, effectuer une évaluation de rendement avec un employé de sa propre équipe, le rend encore inconfortable!

 

L’échec, la clé de la réussite

La majorité des entrepreneurs seront un jour ou l’autre confrontés à vivre un revers ou un échec durant leur parcours. Germain me dit qu’il craignait l’échec lorsqu’il était plus jeune. Maintenant, il affirme avoir un rapport plus sain face à l’échec et que c’est dans ces moments là que l’on peut vraiment voir ce dont on est capable.

 

« Il y a plein d’apprentissages à faire dans un échec […] [et] quand tu réussis à te relever d’un échec, [sic] ça donne confiance […] et ça cultive l’humilité. »

 

Crédits photo : Vincent Tremblay de Productions VinceTV

 

La rétrospection pour mieux viser

Germain établit une distinction importante entre une réflexion stratégique et une planification stratégique.

Il constate que trop d’entreprises se concentrent beaucoup trop sur la planification au lieu de la réflexion stratégique. Sur « comment » atteindre leur cible plutôt que sur l’identité distinctive de l’organisation et où elle vise de se rendre.

Pas étonnant selon lui que l’exécution du plan d’actions soit déficiente. Le fameux plan est trop ambitieux et irréaliste et son suivi, très déficient ou absent. Faire de la stratégie, réfléchir à son organisation, c’est un peu comme une introspection personnelle. Plus facile à dire qu’à faire mais c’est crucial pour être bien et avoir du succès à court, moyen et long terme.

 

« L’entrepreneur typique a cette mauvaise habitude de surestimer ce que son entreprise peut réaliser en un an et à sous-estimer ce qu’elle peut atteindre dans trois ans! »

Les dirigeants sont souvent trop concentrés sur les résultats sans réfléchir aux réelles capacités de l’organisation. Il faut donc faire une réelle réflexion stratégique, être ensuite réaliste dans l’élaboration du plan d’actions et finalement, être rigoureux dans le suivi de ce plan!

 

« Si c’était facile, tout le monde le ferait. »

Selon son expérience, une bonne habitude à mettre en place serait de prévoir une réflexion structurée au minimum une fois par an. Et pour le ou les stratèges dans l’organisation, cela serait de réserver trois à quatre moments durant l’année, pour discuter de l’environnement externe, du marché, des opportunités, des atouts à l’interne afin de peaufiner le plan.

Il préfère personnellement découper l’année en quatre quarts financiers. Cela permet d’avoir quatre « mini pauses » pour effectuer une rétrospection et repartir vers l’avant avec quelques ajustements.

 

« C’est pour ça qu’au hockey, il y deux entractes entre les trois périodes. Ces pauses servent à réviser son plan de match. L’entrepreneur, lui, on dirait souvent qu’il n’a qu’une période à jouer. »

 

Une question d’équilibre

Pour Germain, dans sa vie, il y a trois sphères principales qui sont importantes pour garder l’équilibre : familiale, professionnelle et loisirs.

Si l’une de ces sphères manque un jour, on finit par en payer le prix. La pandémie est un bon exemple : lorsque la sphère « loisirs » est diminuée à presque zéro, cela affecte beaucoup le moral et l’énergie des gens.

Il mentionne que l’un des dangers en affaires est de réduire les loisirs durant les semaines plus intenses de travail.

Une saine habitude qu’il s’efforce de maintenir est de réserver des plages horaires à son agenda pour ses loisirs. Il s’applique aussi à demeurer conscient lorsqu’un déséquilibre se produit dans sa vie.

 

Une ressource attendue

Germain me confie que, depuis qu’il a fondé son entreprise en 2013, il souhaitait travailler avec un ou une partenaire d’affaires. Son désir s’est réalisé à la fin de 2020, alors qu’il a vendu une partie de son entreprise à une nouvelle consultante qui a joint l’entreprise. C’est une décision qui a déjà un impact énorme dans sa vie!

Plusieurs études ont démontré que « déléguer » serait LA compétence la plus difficile à développer en gestion (et pour un propriétaire d’entreprise!). Il me confirme que c’est la compétence qu’il vise à développer le plus dans les prochains mois, autrement, il serait un frein à la croissance de son entreprise, me partage-t-il.

 

Son mindset d’entreprise

Avoir l’esprit entrepreneurial est une chose, avoir l’état d’esprit d’entreprise, comme Germain l’a développé, est une autre chose. Il a bâti son entreprise pour qu’il puisse se retirer de l’organisation un jour.

 

« Mon rêve, un jour, serait de « travailler » pour Flexia Conseil. »

Si la future relève juge un jour qu’il est encore « assez bon » pour l’affecter auprès de la clientèle, me dit-il en souriant, cela voudra dire qu’il aura réussi à bâtir une solide entreprise avec son équipe, qui pourra survivre sans sa présence en tant que dirigeant et fondateur.

En terminant, je lui demande ce qui l’a rendu le plus fier et heureux en affaires. Il me répond que sa plus grande fierté et joie, c’est lorsqu’un client l’appelle pour utiliser encore ses services après plusieurs années. C’est d’avoir pu développer une forme de relation mutuelle d’amitié avec des clients de longue date. Cela lui donne l’impression d’avoir contribué en quelque sorte au succès de ses clients.

N’est-ce pas une belle conception de la réussite entrepreneuriale ?

Stéphane

Pour en savoir plus sur la firme Flexia Conseil : https://flexiaconseil.com/

Pour contacter Germain Harvey via LinkedIn

Crédits design de l’image de couverture : Mélissa Lachance

 

 

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