Lorsque j’ai parlé à Stéphane d’entrepreneuriat pendant presque deux heures en m’en allant voir un client à Ottawa (ça passe plus vite!), j’étais vraiment enthousiaste à l’idée de collaborer avec lui sur son nouveau projet. D’ailleurs merci à toi Stéphane de me permettre de joindre l’équipe de collaborateurs et j’espère que vous aurez autant de plaisir à me lire que j’en ai eu à écrire ce texte.
Je me demandais sur quel sujet écrire mon premier article… Il m’a dit : « c’est simple Phil, écris sur l’entrepreneuriat! » Facile me suis-je dit, mais finalement c’est tellement large et passionnant que je ne savais pas par où commencer …
Le début d’une passion
Alors, tant qu’à ne pas savoir par où commencer, aussi bien vous raconter l’origine de ma passion. J’ai 15 ans, je viens d’accrocher ma raquette de la compétition de tennis. Je vois une annonce pour les loisirs de ma ville où ils cherchent des coachs de tennis. Alors j’applique et comme il n’y a pas assez de coachs âgés de 16 ans, je suis embauché.
Après quelques semaines et voyant que j’ai l’air de savoir de quoi je parle, un parent m’approche pour me demander si je pouvais donner des cours de tennis privés à son garçon. Étant loyal à mon employeur en raison de ma grande expérience de quelques jours sur le marché du travail, je vais rencontrer le directeur des loisirs afin de lui demander si on pouvait offrir des cours de tennis privés puisqu’il y a sûrement plusieurs parents qui auraient un intérêt (et plusieurs élèves qui en auraient besoin). Mais sa réponse fut sans équivoque : « Pas le temps! Trop de troubles! » Notre directeur était un « grand visionnaire ». Première leçon que j’allais apprendre : fais-toi confiance et saisis les occasions lorsqu’elles se présentent, car je vois des opportunités là où d’autres y voient une perte de temps! Voici pourquoi.
Le premier contrat
Je retourne à la maison les coudées franches et j’appelle le père de l’enfant et lui dis : « C’est OK, je peux donner des cours privés à votre garçon » et lui de me répondre : « OK, combien ça coûte? ». Eh merde! C’est vrai, je n’ai pas pensé à ça du haut de mes 15 ans! Pris d’un moment de panique, je le mets en attente pour demander à mon père ce qu’il en pense. Sa réponse fut instantanée : « Il conduit quoi comme voiture le papa de ton futur client? Une Porsche? Charge-lui 100 $ de l’heure ». Cent dollars, c’est énorme, mais il est vrai que l’on doit toujours comprendre quel est notre marché cible et que certains sont prêts à payer plus cher pour une compétence spécifique! Mais comme tout bon entrepreneur qui démarre et qui a presque honte de charger pour ses services, je réfléchis quelques secondes et je dis spontanément « 80 $ de l’heure et 50 $ si vous me prenez une session de 8 cours! » « Super, me dit-il, je pensais que c’était beaucoup plus cher! ». Et c’était parti!
Sur le coup, le commentaire de mon premier client m’a fâché, mais je me suis juré que mon second client allait payer un prix plus juste pour mes services. Cela a été l’élément déclencheur pour déterminer comment j’allais recruter d’autres clients. J’ai imprimé des annonces (flyers) en optimisant ma feuille 8,5 x 11 avec mon nom et mon numéro de téléphone (pas de site web dans ce temps-là!), annonces que j’ai passées dans chaque boite aux lettres de ma ville. J’ai finalement eu plusieurs clients. Certains parents payaient même pour frapper des balles avec moi, ce que je n’avais pas imaginé au départ dans mon offre de services, mais qui s’est avéré très profitable.
La croissance
Mon expérience m’a permis de passer des heures sur le terrain à faire progresser des gens (meilleur feeling au monde) tout en gagnant des sommes considérables à l’âge 15 ans.
Fort de mon expérience de l’année précédente, j’ai décidé d’offrir à nouveau mes services pour les loisirs de la ville. À ma grande surprise, je constate que je suis le seul coach de tennis qui était là l’année précédente. Je suis donc nommé coordonnateur à 16 ans pour gérer l’équipe de coachs. J’ai mes premiers employés et je dois gérer le budget du département de tennis. J’ai dépensé chaque dollar comme si c’était le mien; j’ai fait recoudre les filets au lieu d’en acheter des nouveaux, j’ai mis sur pied un programme de parents bénévoles pour nous conduire au lieu de prendre des taxis, je suis allé négocier une commandite pour les balles et les uniformes, etc. Bref, j’ai trop réduit mes dépenses et je me suis fait chicaner! « Il reste beaucoup trop d’argent, je vais me faire couper mon budget l’an prochain. ». Bienvenue dans le monde du secteur public de l’époque!
Ce rôle de coordonnateur m’a permis de connaître les responsables du tennis des villes avoisinantes. Comme j’avais trouvé ça trop long passer moi-même mes flyers l’année précédente, j’avais décidé, cette fois-ci, d’investir dans une annonce professionnelle par le Publisac. Je me suis retrouvé avec des clients dans plusieurs villes. J’ai bâti un réseau de coachs pour soutenir cette demande. De plus, ça ne m’a rien coûté en investissement et en équipement puisque les balles et les terrains étaient fournis par les villes.
C’est de là qu’est née ma passion pour l’entrepreneuriat et spécialement pour le coaching!
Dans mes prochains articles, j’aurai l’occasion de vous parler de la façon dont je suis toujours impliqué dans le développement des individus.